Je calcule mon impôt 2025 avec Dispofi

Barème et seuils d’imposition : + 1,8 %

Les tranches de revenus du barème de l’impôt sont indexées de 1,8 % cette année pour le calcul des impôts sur vos revenus de 2024 (voir le tableau ci-dessous). Les seuils et les limites d’imposition, telles que la décote d’impôt accordée aux foyers faiblement imposés, la déduction forfaitaire de 10 % appliquée sur les salaires ou la limite de déduction des pensions alimentaires versées aux enfants majeurs dans le besoin, sont indexés dans la même proportion.

Si vos revenus ont stagné ou chuté en 2024, cette revalorisation du barème fiscal va vous permettre de bénéficier d’une baisse d’impôt cette année. Par ailleurs, si vos revenus ont augmenté, vous supporterez une hausse d’impôt uniquement sur la part qui a dépassé l’inflation. Rappelons toutefois que le projet de loi de finances initial (du gouvernement Barnier) prévoyait une indexation de 2 % du barème et des seuils d’imposition. Avec un barème indexé de 1,8 % seulement, vous allez donc bénéficier d’une baisse d’impôt un peu moins généreuse ou vous supporterez une hausse d’impôt un peu plus importante.

Revenus 2024
(par part de quotient familial)
Taux d'imposition
N’excédant pas 11 497 €0 %
De 11 498 € à 29 315 €11 %
De 29 316 € à 83 823 €30 %
De 83 824 € à 180 294 €41 %
Supérieure à 180 294 €45 %

Loueurs en meublé : une fiscalité triplement alourdie

La loi de finances adoptée le 6 février 2025 modifie sensiblement la donne pour les loueurs en meublé, la loi Le Meur du 19 novembre 2024 également. Certains avantages fiscaux dont ils bénéficiaient jusqu’à présent vont disparaître en 2025 ou en 2026.

Plus-values immobilière pour les loueurs au régime réel

La loi de finances durcit la fiscalité applicable sur les plus-values immobilières des loueurs non professionnels (statut LMNP) soumis au régime réel des BIC. Désormais, lorsqu’ils vendront un bien destiné à la location, ils devront réintégrer les amortissements déduits de leurs loyers dans le calcul de leur gain imposable, ce qui va renchérir sensiblement l’impôt à payer. Seuls les résidences étudiantes ou seniors échappent à ce tour de vis.

Réduction d’impôt pour frais de comptabilité

La loi de finances supprime aussi la réduction d’impôt pour frais de comptabilité qui était accordée jusqu’à présent aux loueurs adhérents d’un centre de gestion agréé. La suppression sera effective l'an prochain, pour l’imposition des revenus de 2025.

Régime micro-BIC

Les loueurs de meublés de tourisme non classés (type locations AirBnb) soumis au régime simplifié micro-BIC vont conserver leurs avantages fiscaux intacts pour l’imposition des loyers de 2024. La réforme qui prévoyait de réduire l’abattement appliqué sur leurs recettes de 50 à 30 % est repoussée d’un an. Elle s’appliquera à partir de l’imposition des loyers perçus en 2025. Mais une autre mauvaise nouvelle se cache derrière ce sursis temporaire : la loi Le Meur adoptée le 19 novembre 2024 réduit aussi l’abattement du micro-BIC de 71 % à 50 % pour les loueurs de meublés de tourisme « classés » et les loueurs de chambres d’hôtes à compter de 2025. Le plafond annuel de loyers à respecter pour relever de ce régime est lui aussi raboté : il passe de 77 700 € à 15 000 € pour les locations non classées et de 188 700 € à 77 700 € pour les locations classées et les chambres d’hôtes. Seules les locations meublées à usage de résidence principale sont épargnées. Elles restent soumises au micro-BIC en 2025 jusqu’à 77 700 € de loyers avec un abattement de 50 %, comme en 2024. 

Bon à savoir
La loi de finances réduit de 85 000 à 25 000 € le seuil de recettes au-delà duquel les micro-entrepreneurs (ex auto-entrepreneurs) doivent payer la TVA à compter de mars 2025. La mesure concerne aussi les loueurs en meublé assujettis à la TVA. Le gouvernement a toutefois décidé de repousser son entrée en vigueur face à la contestation des fédérations d’auto-entrepreneurs. Une concertation avec la ministre déléguée au Commerce est prévue pour affiner cette réforme. En attendant, le seuil de la franchise de TVA reste fixé à 85 000 €. A suivre.

Revenus exonérés : quelques prorogations

Vos revenus imposables de 2024 vont être imposés dans les mêmes conditions que ceux de 2023. Vos salaires et vos pensions vont bénéficier d’une déduction forfaitaire de 10 % plafonnée, vos revenus fonciers soumis au régime microfoncier d’un abattement de 30 %, sauf si vous optez pour la déduction de vos frais et charges réels. Vos revenus financiers vont être soumis à la « flat tax » de 12,8 %, sauf si vous optez pour le barème de l’impôt. 

Bonne nouvelle, la loi de finances proroge certaines exonérations qui devaient s’éteindre fin 2024. Par exemple, les pourboires versés aux salariés dont la rémunération ne dépasse pas 1,6 Smic restent exonérés d’impôt en 2025. Il en va de même pour la prise en charge par l’employeur des frais de transport public au-delà du montant obligatoire de 50 %. La loi prolonge par ailleurs d’un an, jusque fin 2026, l’exonération d’impôt de 7 500 € applicable aux rémunérations résultant de la monétisation des jours de RTT.

Réductions d’impôt : quelques bonifications

Plusieurs réductions d’impôt sont bonifiées pour les dépenses payées en 2024. La réduction d’impôt de 75 % pour don aux associations d’aide aux personnes en difficulté est étendue à certains versements faits à la Fondation du patrimoine. Par ailleurs, le plafond de 1 000 € de versements y ouvrant droit est pérennisé. Le crédit d’impôt pour installation d’un système de recharge pour véhicules électriques est majoré de 200 € par équipement. Vous aurez aussi droit à un bonus en hausse si vous avez investi dans une PME innovante l’année dernière. En sens inverse, certains avantages sont rabotés, notamment la réduction d’impôt Pinel (taux en baisse en 2024) et le crédit d’impôt pour équipements du logement (réservé à certains contribuables en 2024).

Bon à savoir
Pour les dons faits à compter de 2025, la loi de finances étend la réduction d’impôt de 75 % aux versements faits aux associations d’aide aux victimes de violences domestiques et à toutes les fondations agissant pour la sauvegarde du patrimoine. Elle proroge aussi jusque fin 2027 la réduction d’impôt pour investissement dans la presse, et elle modifie la réduction d’impôt pour souscription de parts de fonds d’investissements type FIP et FCPI pour les souscriptions réalisées à compter de 2025.

Immobilier : moins d’avantages, plus de taxes

Sale temps pour les investisseurs, 2025 marque la fin de la possibilité d’investir dans l’immobilier locatif neuf défiscalisant. La réduction d’impôt Pinel s’est éteinte le 31 décembre 2024 et elle n’est plus applicable aux investissements postérieurs à cette échéance. Seul l’immobilier locatif ancien vous permettra encore de réduire vos impôts cette année. Les réductions Denormandie et Malraux restent efficaces en cas d’investissement dans l’ancien avec travaux, la réduction Loc’Avantages également en cas de location à « loyer abordable » car elle a été prorogée jusque fin 2027 par la loi de finances.

La loi de finances autorise aussi les départements qui le souhaitent à majorer de 0,5 % les droits de mutation à titre onéreux (DMTO) payables par l’acquéreur d’un bien immobilier. La mesure est applicable de manière temporaire pendant trois ans, du 1er avril 2025 au 31 mars 2028. Ces droits, souvent appelés à tort « frais de notaire », risquent donc passer de 4,5 % à 5 % dans la plupart des départements. Maigre consolation, les primo-accédants sont dispensés de la hausse si le bien acquis est destiné à leur résidence principale. Par ailleurs, ils peuvent désormais bénéficier d'une exonération de droits d'enregistrement (et de taxe de publicité foncière), sur décision du conseil départemental, s'ils s'engagent à affecter le bien acquis à leur résidence principale pendant au moins 5 ans.

Bon à savoir
La loi de finances étend le Prêt à Taux Zéro (PTZ) à la France entière (y compris aux zones détendues) et elle l’élargit aux maisons individuelles neuves jusqu’en 2027. En revanche, l’extension à l'ancien sans travaux a été abandonné et son montant n’est pas relevé.

Don familial : une nouvelle exonération

La loi de finances instaure une nouvelle exonération en faveur des dons d’argent consentis en 2025 et 2026 aux enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants ou, à défaut d’une telle descendance, aux neveux et nièces, dans la limite de 100 000 € par donateur et de 300 000 € par donataire. Les sommes transmises doivent être affectées, sous six mois, à l’acquisition d’un logement neuf ou la rénovation de la résidence principale du donataire. Par ailleurs, le logement acquis ou rénové devra être conservé ou loué comme résidence principale pendant cinq ans, faute de quoi l’exonération sera remise en cause.

Bon à savoir
Cette nouvelle exonération temporaire des dons d’argent entre proches est cumulable avec l’exonération pérenne des dons familiaux en espèces plafonnée à 31 865 €. Elle est également cumulable avec l’abattement applicable sur les donations classiques entre proches (abattement de 100 000 € entre parent et enfant, par exemple).